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Spitcomm2: Lettres de mon moulin...

04 novembre 2006

Lettres de mon moulin...


Voila déjà quelques mois que je passe à plus de 110 km/h devant cette édifice, sorti tout droit d une soufflerie aéronautique... elle est belle , majestueuse, un oiseau face au vent.... Certes mais elle ne tourne pas, ne produit pas... actuellement plutôt assimilée à une sculpture monumentale de Dubuffet en moins torturée...
Un soir, dans le lointain, le clignotement d un gyrophare m'interpelle ! La brume, la fatigue du voyage, les épaules lourdes, j'étais tel David Vincent comme perdu au milieu de nulle part... il fallait me rendre a l évidence je devais m'arrêter pour y voir plus clair. M'engageant vers la sortie la plus proche, suivi de mon fidèle ami Sancho, je découvris un monument blanc, avec de grands bras.... "la fortune conduit nos affaires mieux que ne pourrait y réussir notre désir même. Regarde, Sancho, voila devant nous au moins 98 pieds d'un démesuré géant, auquel je pense livrer bataille et ôter la vie. Avec sa dépouille nous commencerons à nous enrichir, car c'est prise de bonne guerre, et c'est grandement servir EDF que de faire disparaître si mauvaise engeance de la face de la terre." Le sang de mon fidèle ami ne fit qu'un tour.... "Quel géant ? me fit-il, ce n est que l' éolienne de Senart elle ne fait de mal a personne, elle n est actuellement que pure décoration." Certes tant de pragmatisme de la part de mon compañero, me déconcertais, il me fallait le convaincre...."On voit bien que tu n es pas expert en fait d aventures : c est un géant et si tu as peur, ôte toi de la et va te mettre en oraison pendant que je lui livrerai une inégale et terrible bataille." Et je me mis a courir tel le pourfendeur de la défiguration du paysage, comme un chevalier adoubé par la Fée électricité, défenseur du monopole. Je m en remis a ma Dulcinée la priant de me secourir en un tel péril, me précipitant a grandes enjambées vers cette technologie de l abject... Mon élan fut stoppé par un grand courant d'air puissant me chassant avec un telle furie qu' il m'envoya rouler dans la poussière.... Sancho hurla : "Elle tourne, enfin elle tourne.... la patience ne fut pas vaine".... Hagard je ne pus que constater la victoire du développement durable, de l écologie...
Les lendemains qui déchantent.... de ma cuite de la veille je n ai que quelques brefs souvenirs, un jean plein de terre, de baskets maculées de poussière... et une éolienne qui ne tourne plus... pourquoi tant de combats pour si peu de résultats ? (Inspiré librement de Cervantes)

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